Cette approche est basée sur mon expérience personnelle de Maman de jumeaux, et est confirmée par mon expérience de consultante en parentalité. Quelques précisions importantes s’imposent néanmoins avant de commencer:
- Cette technique n’a rien de révolutionnaire ou de miraculeux, mais c’est la meilleure que j’aie trouvé pour survivre et diminuer rapidement les grosses crises de pleurs.
- Comme j'avais déjà eu l'occasion de l'écrire dans un autre article, connaître la technique ne signifie pas réussir à l’utiliser à tous les coups, ni qu’elle va fonctionner comme un coup de baguette magique: les pleurs ne vont pas complètement disparaître du jour au lendemain! Mais ils vont rapidement diminuer sur le moment, et vous aurez la certitude d’avoir réagi de la meilleure façon possible.
- Il y a aussi un certain nombre d'autres choses que vous pouvez faire, au calme, pour aider vos enfants à mieux gérer leurs pics émotionnels, mais ce sera le sujet d'un autre article.
Bref, voici l’approche que je préconise pour gérer les crises de pleurs simultanées en 3 étapes:
- Avant toute chose, prenez une grande respiration.
- En mode “pompier”, parez au plus pressé en intervenant auprès de votre enfant/l’incendie qui vous semble le plus urgent.
- Intervenez (simultanément si possible) auprès des autres en leur disant des mots rassurants.
Première étape pour faire cesser les pleurs simultanés: une grande respiration profonde
Si personne n’est en danger de mort imminente, commencez impérativement par prendre une grande respiration bien ample. Cela paraît trivial tellement c’est évident et facile, et pourtant… sous l’effet du stress on a naturellement tendance à bloquer sa respiration, ce qui AUGMENTE le stress de l’organisme. Etant plus stressé, un cercle vicieux peut tranquillement mais sûrement s’installer: les enfants sont contaminés par ce stress, et pleurent encore plus. Cela augmente votre niveau de stress, ce qui vous empêche de réagir efficacement… et l’énervement continue à augmenter!
A l’inverse, en commençant par expirer par la bouche, puis inspirer/expirer profondément par le nez avant d’intervenir auprès de vos multiples, vous diminuez (ou du moins, vous stabilisez) votre niveau de nervosité et de stress. Vous gagnez également une ou deux précieuses secondes pour mieux évaluer la situation, garder la tête froide et trouver de meilleures solutions. Ainsi vous pourrez remarquer par exemple si l’heure du goûter est dépassée, ce qui peut expliquer bien des larmes (j’ai testé pour vous)!
Pour que les enfants retrouvent leur calme, il est préférable que les adultes qui les entourent soient eux-mêmes calmes. Sinon, c’est le cercle vicieux assuré – le même que celui qui vous conduit tout droit à l’épuisement!
Deuxième étape pour consoler les pleurs simultanés de vos jumeaux ou de vos triplés: mettez-vous dans la peau d’un pompier!
Mettez votre casque (virtuel!) de pompier et comme lui, parez au plus pressé: en attendant que la deuxième (ou la troisième…) paire de bras tant attendue pousse ENFIN, occupez-vous de l’enfant qui pleure le plus fort, qui est le plus près de vous ou qui vous vous semble plus en détresse – ce qui est souvent très subjectif (à part quand coule le sang, et encore). Donc vous courez le risque de vous tromper mais ce n’est pas si grave: si l’un des deux/trois/quatre… enfants cesse de pleurer, tout le monde va légèrement se calmer (en principe). Donc ça fera du bien à tout le monde. Une fois le premier calmé (plus ou moins), on passe au deuxième.
A ce stade, on utilise tout moyen (non violent bien sûr) qu’on a sous la main: on ne fait pas de l’éducation en pleine crise de nerfs! On veut ramener du calme. Donc si un morceau de chocolat ramène du calme, vous pouvez le lui donner. Sa lolette, idem. Un gros câlin, une peluche, un numéro de maman ou papa-clown, un dessin animé, même votre téléphone. Oui. Ce n’est pas du tout éducatif, je sais. Ce n’est pas “bien”. Mais sur le moment, au plus fort de crise, vous avez le droit de vous en ficher. Votre objectif, c’est l’arrêt des pleurs qui font paniquer tout le monde. On reprendra l’éducation une fois tout ce petit monde calmé et on cherchera des solutions pour prévenir et limiter ce genre de situations à l’avenir.
Pour reprendre la métaphore: lorsque les pompiers éteignent un incendie, il peuvent parfois provoquer une inondation. On s’en occupe une fois le feu éteint. Vous n’avez pas besoin d’être un parent parfait tout le temps!
Troisième étape pour faire cesser les pleurs en stéréo: rassurez verbalement les enfants dont vous n’êtes pas en train de vous occuper
Toujours dans l’attente de cette fameuse paire de bras supplémentaire, vous pouvez vous servir d’un autre organe bien utile: votre voix! Parler à vos enfants (avec une voix douce on s’entend!) vous permet d’étendre votre rayon d’action. Si vous êtes en train de vous occuper de l’un d’entre eux et que vous ne pouvez pas simultanément accueillir le deuxième sur vos genoux (il est trop loin, vous êtes en train de changer le premier, etc.), vous pouvez lui parler gentiment pour l’aider à patienter, le temps que vous puissiez vous occuper de lui. Ainsi, il ne se sent pas (trop) seul et vous vous sentez efficace.
Comme je le disais en introduction, ce n’est pas une méthode miracle, mais ça marche quand même plutôt bien pour apaiser tout le monde. Si malgré tout, ces crises se répètent ou vous laissent désemparée, ne restez pas seule: contactez une association de parents de multiples ou faites-vous accompagner par un professionnel de la parentalité: il n’y aucune raison valable pour continuer à subir une telle situation.