Le terrible two et les cactus dans le lit
Le terrible two, inévitable ?
Je suis sûre que vous avez déjà entendu parler de la période sensible nommée terrible two ! Cette période dite “inévitable” durant laquelle les enfants entre 18 mois et 2ans et demi commencent à exprimer leur envie d’indépendance et entame une période d’affirmation de soi. De ce fait, les enfants de cet âge ont souvent recours aux mots qu’ils entendent le plus souvent comme le “non” servit à toutes les sauces malgré l’intention de dire oui, des fois et à rentrer dans une phase d’opposition quasi systématique.
Terrible two et parentalité positive
Dans ma pratique de la parentalité positive, j’ai été très agréablement surprise, notamment de mes évolutions dans ma relation avec mes enfants. Malgré ma volonté de bien faire, mon fils, mon premier enfant, a eu une “légère” crise des 2 ans. Cette crise a été marquée par de nombreux changements dans nos vies et surtout dans la sienne : changement de système de garde, un papa parti à la semaine, une maman fatiguée puis alitée par une deuxième grossesse, … Avec le recul, je pense que le cadre sécurisant, au sein duquel il grandissait jusque-là, lui permettait d’être serein. Ces changements lui ont réveillé un besoin de dire “stop” ! “Hey oh !!! J’ai mon mot à dire moi aussi, non ?” Toute personne normalement constituée, adulte comme enfant aurait sûrement réagi pareil, ça faisait beaucoup de changements consécutifs dans un laps de temps très réduit. A la différence d’un adulte, un enfant de 2 ans subit non pas les changements qui le concernent mais les changements de ses parents sur lesquels il n’a aucun mot à dire. Des fois trop c’est trop !
Des cactus dans le lit.
Un des changements les plus marquants dans son attitude a été de sortir 10 à 15 fois de son lit lors du couché. A cette époque, j’étais maman solo la semaine et épuisée par un début de grossesse et par les maux du premier trimestre et par un emploi du temps professionnel très chargé. Du coup, je vous laisse imaginer mon taux de patience très affaibli. J’ai beau être en fauteuil roulant, le soir, à l’époque, j’aimais bien me transférer dans le canapé pour me relaxer devant un programme télévisé cérébralement relaxant (je suis sûre que vous avez des idées de programmes télé qui ne demande pas de réfléchir 😉 ). Alors autant dire que retourner dans mon fauteuil 2 ou 3 fois ayant le don de me fatiguer encore plus (voire de m’énerver fortement), j’avais fini par renoncer aux joies du canapé et de sa méridienne. Après de nombreux soirs à faire les aller-retours au bout du couloir, à m’énerver contre un petit garçon qui ne comprenait absolument pas pourquoi maman perdait son sang-froid alors que lui ne demandait que “un verre d’eau” ou “un dernier bisou”... Bref, je suis sûre que cette situation parle à beaucoup d’entre vous. J’avais tout simplement l’impression d’avoir remplacé le superbe matelas confortable par un lit de cactus qui le piquait à chaque fois que je le couchais, l’obligeant à sortir rapidement de son lit !
Un nid de douceur sur les cactus.
Mince quand même, je suis une personne réfléchie ! Qu’est-ce que j’ai manqué ? Qu'est-ce que je fais de mal ? On a un rituel qui tourne : on lit une histoire, on fait un petit jeu calme, un bisou-câlin mais ça ne va pas encore ! Quoi d’autre ? Les menaces ? Les punitions ? Hors de question, c’était aux antipodes de ce à quoi que j’aspirais.
Un soir, j’en ai simplement eu marre de faire des allers-retours et... je suis resté à côté de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme. Et devinez quoi ? Il a dormi et ne s’est relevé que le lendemain matin quand je suis allée le réveiller. Et vous savez quoi d’autre ? J4ai même pu me poser dans le canapé et... regarder une série entière !
Et oui, accompagner mon fils vers un endormissement en douceur et sécurisé me prenait certes plus de temps à la base mais me libérait bien plus de temps sur le long terme.
Dire que j’ai entendu des parents avouer avoir enfermer leurs enfants à clé dans leur chambre pour les empêcher d’en sortir. J’ai toujours voulu voir mes enfants grandir en sécurité et dans la bienveillance, mon accompagnement au sommeil me semblait donc la meilleure solution pour nous !
Et chez les autres ?
Sans grande surprise, mon fils a rendu mes parents chèvres, eux qui sont habitué au dressage au sommeil et à l’endormissement par résignation. Après leur avoir “gâché” un bon nombre de soirées, ma mère a compris l’intérêt d’investir du temps au départ, jusqu’à endormissement paisible, pour passer une soirée tranquille et sereine.
La semaine dernière encore, elle me demandait des conseils pour coucher notre petite dernière qui a 19 mois. J’ai tout simplement résumé : préfèrerais-tu te sentir abandonnée pour dormir ou te sentir accompagnée en sécurité ? Vu comme ça...
Et vous savez quoi ? Ma deuxième a eu 4 ans il y a 2 mois et... jamais vu passer de terrible two pour elle.
Affaire à suivre pour la troisième !
Et vous comment se sont passé ces années entre les 18 mois et les 2ans et demi de vos enfants ?